Interview d'asterius

Le Juge arriva vêtu de sa traditionelle robe de soie noire, le visage haut et fin.

Bien le bonjour,

Je suis Asterius, le Juge de Bougogne.

Asterius salua _aldebaran_ d'une poignée franche. Se tournant vers Kaarava, il tendit la main vers la sienne afin de lui déposer un baise main gentleman

Kaarava vit entrer le juge, vêtu de sa robe noire. Elle se leva pour le saluer. Il lui déposa un baiser sur la main. Elle ne put s'empêcher de rougir légèrement.

Bonjour Astérius,
Je vous en prie, installer-vous confortablement -Elle lui montre un grand fauteuil. Je vous remercie de bien avoir voulu faire le déplacement jusque dans nos locaux.

Je crois que c'est Adelbaran qui va commencer avec la politique. Je vous poserai ensuite quelques petites questions sur votre vie privée, si vous n'y voyez pas d'inconvénient.

Je dois d'abord vous demander de nous autoriser à publier l'entretien que nous allons faire quelques soient les questions et réponses qui seront données êtes-vous d'accord ? Vous pouvez cependant refuser de répondre à une question, c'est votre droit, je ne vais pas vous apprendre votre métier...!

Asterius s'installa confortablement dans le fauteuil, une large sourire aux lèvres

Donc, tout ce que je dirais pourra être retenu contre moi...
Soit, c'est vous qui fixez les lois.

Sentez-vous libre de poser toutes les questions... Je me réserve le droit de garder le silence... Et, sans vouloir vous manquer le moindre respect, messire aldebaran, je préfère effectivement que ce soit dame Kaarava qui s'occupe des questions d'ordre... privé...

_aldebaran_ n'y vit aucun problème, si cela peut aider sir astérius a se mettre à l'aise !

Très bien alors nous allons pouvoir commencer... Tout d'abord, pouvez vous nous definir votre rôle et comment vous l'avez obtenu : Comment êtes vous devenu juge de bourgogne? Est ce une occupation très prenante ? Vous occupez vous simplement des affaires des citoyens ou aussi des affaires de royaumes, comme une bataille,... ?

Donner une définition de mon rôle? On peut la voir tous les jours au bas de ma signature : Gladius legis custos

Cela nous vient du latin et signifie Le glaive gardien de la loi. Je suis en quelque sorte le bras exécuteur qui protège la loi. Car sans la Justice pour veiller à ce qu'elle soit appliquée et sévir les cas opportuns, une loi n'est qu'un simple texte sans grande valeur...

Je suis devenu Juge à la suite d'une longue réflexion. Tout d'abord, il faut savoir que dans mon parcours, j'ai d'abord été Sergent, et puis Lieutenant de la Police de Nevers. J'avais donc déjà à la base une certaines affinité avec la Justice, puisque j'appliquais les règles de la justice accélérée, demandait l'ouverture de procès, recoltais les preuves...

Comment suis-je devenu Juge? Alors vous savez, le conseil Ducal, c'est une grosse coalition, où chaque personne à ses compétences, ses préférences... Il faut choisir d'abord un poste qui nous convient, mais aussi un poste que tous les autres sont disposés à vous laisser. En préparant les élections, j'avais 3 préférences : Commissaire aux mines, Porte-parole et Juge. Etant au sein de ma propre liste en conflit d'intérêt avec le porte parole Barulf, c'est tout naturellement que je lui ai laissé le poste... Mon choix s'est alors finalement plus porté sur le poste de Juge, parce que je pense que je suis un personnage d'anvergure qui doit bouger et communiquer, plutôt que de rester enfermé dans son bureau à faire ses calculs. Un tribunal est un très bel endroit pour pouvoir déployer son anvergure.

Alors quelle est la charge de mon travail? C'est assez difficile à dire, cela dépend des jours d'audiences. J'ai parfois 5, 6 procès à faire avancer sur la même journée, et parfois aucun. En moyenne, je dois juger un peu moins de deux procès par jour, et en faire avancer autant de témoins qui ne se sont pas présentés. Le procès me demande toujours une écoute attentive des différents intervenants, une analyse minutieuse des preuves, bien souvent quelques recherches juridiques, et enfin la rédaction du verdict final, qui parfois peut se polonger longuement : il faut trouver les mots juste pour bien faire comprendre les raisons du jugement, et éventuellement donner certaines mises en gardes.

Mais si tout cela peut prendre du temps, j'ai l'opportunité de pouvoir facilement reporter le verdict ou une plaidoirie d'un procès au lendemin. Mais je ne peux pas me servir trop de ce privilège, car alors je me fais taper sur les doigts par le Procureur * rires *

Mon domaine ne couvre que des citoyens de Bourgogne, non compris le Duc, le Procureur et moi-même. Pour nous trois, ainsi que pour les cas de guerre ou les affaires du royaume, c'est la Haute Cour de Justice qu'il faut saisir...

Aldebaran écoutait attentivement le juge, il aimait se voix douce mais stricte, et l'imaginait bien rendre son verdict avec rigeur, fixant l'accusé droit dans les yeux...

Et quelle place tenez vous lors d'un procès ? Vous suivez l'affaire dans toute sa longueur, ou vous ne rendez que le jugement final ? Êtes vous assisté pour mener a bien l'enquête ?

Ma place se trouve derrière le bureau sur lequel il y a un marteau * rire *

Non, plus sérieusement, je m'occupe du jugement final et du rithme du procès. Les témoins ont habituellement deux jours pour se présenter à leur convocation. Mais parfois certains partent en retraite, ou demandent un prolongement du temps disponible, le temps de se trouver un avocat... J'ai fait voter récemment une loi sur base d'une idée originale du sieur Washte, qui donne l'opportunité aux coupables de payer une transaction - moins cher que l'amende prévue - au duché. Sinon les amendes que je prononce sont directement versée au Roy, et cette petite entorce permet d'aider les finances de notre Duché qui ne sont pas en grande forme. Je dois alors les contacter par courrier afin de savoir s'ils acceptent, et suspendre le procès un certain temps... Ma tâche est donc aussi de décider quand les audience peuvent être reportées ou non.

Le Procureur est le premier assistant du Juge, puisqu'il se charge de rassembler toutes les preuves, et de boucler un dossier qu'il présente. C'est en réalité lui bien plus que moi qui mène l'enquête. Moi j'écoute les faits, les accusations et les défenses de chacun, je regarde les preuves, et je tranche sur la peine proposée par le Procureur.

Aldebaran remercia le juge pour l'attention qu'il avait bien voulu lui porter pendant son interview et quitta la salle.

Kaarava se trouvait seule dans la salle avec Astérius...

Eh bien monsieur le juge, nous allons pouvoir attaquer un sujet un peu plus intime, à savoir votre vie privée....

Je vais commencer par l'évènement qui a sans doute marqué tous tous les esprits à Nevers : Le brusque départ de Sabdjeant. Je pense que beaucoup n'ont pas compris les véritables raisons qui l'ont poussée à faire ce geste, pourriez-vous vous montrer un peu plus clair ?

Bien qu'il s'y attendait plus ou moins, Le Juge grimaça à la question posée...

Il y a une petite histoire que j'aime à conter lorsqu'on vient à me poser ce genre de question. Certains de vos lecteurs la connaissent peut-être déjà, mais je me permet de vous la redonner ici, tant elle me tient à coeur. Elle parle pour moi bien mieux que tout ce que je pourrais en dire...

Citation :

C'est l'histoire de la plus resplendissante des femmes, le genre de celle que l'on ne croise qu'une fois dans une vie. Celle d'une femme que tous se pressaient de rencontrer à la taverne, afin d'écouter les plus joyeuses des chansons. Celle encore d'une femme qui, à trop être aimée, finit par perdre ses repères à n'en plus savoir où se trouvait son coeur. C'est d'un véritable soleil qui a rayonné sur la ville que je parle, une princesse au coeur pur.

Un jour, un homme de peu de valeur la croisa. Ce devait être un maigre pêcheur, l'habit sale et malodorant. Cet homme, allez savoir pourquoi, perça une brèche dans le coeur de la divine beauté, et ce sans même s'en rendre compte. C'était un jour de pluie, car ce jour là, la ville devrait se priver de son plus beau rayon de soleil. La belle avait décidé de partir ailleurs, là où la porterait le vent...

C'est que si elle partait, elle avait oublié d'en emporter le plus important... Son coeur... Au fur et à mesure des tempêtes, le médiocre pêcheur apprit à se fortifier. Et plus il ramenait le poisson, plus il s'en gaillardissait. Mais point seulement la pêche le rendait fort, mais aussi ces lettres qui, tels des arc en ciels, venaient quotidiennement embellir ses instants de repos. Ils s'écrivaient sans cesse. Et il ne s'en fallut pas longtemps pour que cet homme tombe éperdument amoureux du plus étincelant des joyaux.

Un jour, la délicieuse Aphrodite revint trouver le pêcheur, pour lui mander conseil sur le trouble qu'un autre homme venait de lui causer. La jeune oiselle était d'une telle splendeur que bien des hommes étaient prêt à tout pour la séduire. Le petit pêcheur ne se laissa pas attendre, et tel un Roméo, il posa le genou devant-elle.

La somptueuse fiancée s'établit alors dans le village du pêcheur. Ensemble, ils connurent des moments exquis, ils burent de ce nectar divin qui coule du pur bonheur de l'amour profond et partagé. Ils touchèrent les cieux... Si haut qu'ils ne réalisèrent pas lorsqu'il amorcèrent une descente tout aussi rapide...

Ils avaient tout pour être heureux... Ils ont gravi ensemble les échelons sociaux, se sont mariés dans la collégiale d'un grand seigneur, obtinrent le logis dans le château d'un grand domaine... Et au fur et à mesure que leurs responsabilités et leur confort grandissaient, leur relation se mourait... Tant et si bien qu'un jour, à bout de force, épuisée de toujours devoir donner plus sans que ce soit jamais assez, à ceux qui se baignaient de ses bienfaisances, de trop voir dans son ancien petit pêcheur crasseux la marque estampillée du cachet des plus puissants hommes de ce monde, ou tout simplement de ne plus avoir le temps de poser les plus simples actes, tel celui d'un baiser sur le front de celui qu'on vient border, la petite fée décida de partir... Partir pour ne point complètement s'éteindre... Partir pour ne point mourir... Partir en abandonnant tout, tout ce qu'elle avait construit, tout ce pour quoi elle s'était battue... Partir en abandonnant le plus cher de ce qu'elle put jamais posséder, le coeur de son petit pêcheur...

Voyez-vous, Sabdjeant est une femme simple, très appréciée et qui ne rechigne jamais à la tâche. Devant ses qualités et sa popularité, nombreux sont ceux, moi compris, qui l'ont poussé à devenir maire.

Mais comme je vous l'ai dit Sabdjeant est une femme qui aime prendre du temps pour s'occuper de sa maison, préparer des petits gâteaux, soigner les fleurs de son jardin, prendre soin de son mari... Ayant en plus de la mairie des responsabilités en tant qu'Intendante des cuisines et responsable du vignoble au château de Chablis, son temps libre s'en fut presque réduit à néant. Rentrant très tard de ses longues soirées à la mairie, elle passait boire un verre, trop souvent seule à la taverne. Elle qui aimait les contacts sociaux se sentit écraser sous le poids des responsabilités. Et de ma fonction de Juge, je n'ai pas su être présent au moment où elle en avait réellement besoin.

Le déclic je pense, fut le départ de ses amis. DjStif principalement, mais même Kev de Glasgow a suivit... Elle s'est un peu sentie abandonnée je pense, par tout ce petit monde qui l'avait portée à bout de bras dans toutes ses responsabilités et qui s'en est allé... Et par un mari trop absent pour s'en rendre compte...

Kaarava avait écouté le récit d'Astérius avec beaucoup d'intérêt... Elle sentait monter en elle une profonde compassion pour cet homme. La dualité de sa personne, d'un côté le juge de Bourgogne,vêtu de sa grande robe noire et implacable dans ses sentences, de l'autre, un homme sensible, meurtri par le départ de la femme qu'il aimait.

Kaarava resta quelques moments silencieuse avant de reprendre :

Merci Monsieur le juge pour ce récit détaillé.

Quel est votre état d'esprit actuel ? Certains disent que vous étiez prêt, pendant un temps, à quitter la Bourgogne, confirmez-vous ces dires ?

Asterius réfléchit un instant afin de savoir où le portaient ses pas

Hmm... Je dois avouer que c'est une question difficile que vous me posez. Je crois que la vie à toujours un peu décidé à ma place. Il est vrai que j'ai beaucoup souffert du départ de mon épouse, et beaucoup de mes proches se sont demandés pourquoi je n'allais pas la rejoindre... Mais elle désirait vraiment se retrouver seule pour faire le point dans sa vie... Et elle m'a dit que je ne devais pas l'attendre, alors...

Je dois avouer que j'ai peut-être pu penser un instant quitter la Bourgogne, même si je voulais absolument terminer mon mandat... Le sens du devoir...

* Asterius sourit *

J'étais perdu sans savoir que faire. Même mes amis s'en allaient... Mais à peine avais-je appris la décision de mon épouse de partir, que je fis la connaissance, au détour d'une réunion diplomatique du Duché, de dame Armoria, compagne de Persan. Je ne sais pourquoi Aristote a décidé de la placer sur ma route, mais elle fut d'un immense soutient pour ma personne. Je crois que je me serais écroulé sans son épaule pour me reposer!

Il se fait que de cette rencontre est rapidement née une amitié, et donc du retour de Persan en est venue deux. Je ne sais si j'ai vraiment voulu quitter mon Duché, mais je sais aujourd'hui que je n'en ai plus envie...

Quant à mon coeur... Une partie a quitté la Bourgogne, et l'autre s'égard un peu... Mais ma raison est maintenant assez forte pour le gérer, et je suppose qu'en temps voulu, je saurais le laisser aimer à nouveau...

Le Juge termina sa dernière phrase sur un tendre sourire.

Très bien, merci Astérius pour ces explications détaillées...

Souhaitez-vous ajouter quelque chose avant que je vous libère de votre géole ?!

Aldebaran, sur le chemin du retour, s'appercut qu'il avait oublié de poser une question au juge, et fit demi tour...

Si je puis me permettre, j'aimerais poser une dernière question: la bourgogne est elle un duché sur ? C'est a dire combien y a t il d'infractions, sont elles de grandes empleurs ou sont-ce des broutilles ?

Hé bien messire Aldebaran, je vous répondrais que les Bourguignons sont des gens honorables, vous pouvez avoir confiance tant que vous restez chez vous. Il y a très peu d'infractions de grande empleur, et environ 2 petites infractions par jour, mais qui ne découlent habituellement que sur quelques dizaine d'écus d'amende...

Là où le bas blesse, ce sont nos routes qui ne sont vraiment pas sûres... Il vaut mieux sortir très bien accompagné, car même notre armée subit des attaques de vils brigands mal intentionnés! Mais nous faisons tout notre possible pour régler la situation.

Le Juge se tourna vers Kaarava et lui fit un grand sourire

Je ne vois rien d'autre à ajouter, à moins que je puisse me permettre un petit acte politique et vous disant que vous me retrouverez bientôt sur les listes d'élections ducales...

Je vous remercie Astérius d'avoir bien voulu répondre à nos questions...

Kaarava se leva et se dirigea vers la porte avec Astérius.

Ce fut un plaisir, j'espère que vous reviendrez nous voir !