Juste pour.... / MangaRofW

Aujourd’hui 29 Aoust de l’an MCDLIV (1454), une personne, que je connais peu, m’a faite porter une missive me demandant de reprendre ma plume..

Ce n’est pas de gaieté de cœur que je le fais mais pour lui signifier combien je suis à ses costés dans la douleur.

Paix à l’asme de l’Honorable Messire Mordieu, décédé ce jour du 29 Aoust de l’an MCDLIV en l'Abbaye de la Sainte Piété....

Afin de ne pas avoir à énoncer des faits erronés, je vais vous retranscrire la demande d’anoblissement qui avait été faite par Messire le Duc de Charolais, Jacknight, le 27 février de l’an passé.

Jacknight a écrit:

Né dans le village de Sémur en Bourgogne, Mordieu a connu au début de son existence les errances du simple vagabond et l'incertitude de la précarité … Sensible à l'effort collectif demandé par le duché, il travailla essentiellement comme mineur pour subvenir à ses modestes besoins.

De temps à autre enrôlé dans l'armée du comté, il apprit le sens de l'obéissance, de la discipline, connu les plaisanteries de corps de gardes et rencontra d'autres gueux de sa condition qui mettaient tout comme lui leur bras au service de la Bourgogne. Tous les saints dimanches, officiant à l'église, il en profitais pour remercier dieu et le Roy de cette vie simple mais honnête.

Muni d'un petit pécule gagné à la sueur de son front, c'est la tête haute qu'il rencontra le conseiller du duc qui lui fit l'extrême honneur de lui accorder la possibilité d'exploiter un lopin de terre … Devenu cultivateur de blé, il prit conscience que sa nouvelle condition de paysan ne devait jamais le faire oublier celui que il avait été auparavant ; soucieux de ne pas embaucher à des tarifs usuraires, il s'évertua à tendre la main aux plus déshérités. C'est à cette époque qu'il commenca à fréquenter plus assidûment les tavernes où il rencontra moult Sémurois et gens de qualité … L'acquisition d'un second champ lui fit définitivement comprendre, de par les bienfaits dont il était comblé, que son obligation morale était au service de sa communauté.

Puis c'est naturellement en tant que boulanger qu'il fournit quotidiennement du pain bon marché au détriment parfois des marges financières ; conseiller de son village pour cette filière, il motiva un certain nombre de ses confrères pour maintenir des prix raisonnables et faire de Sémur un village où les plus pauvres d'entre nous peuvent trouver à se nourrir facilement et sortir de leur misérable condition tel que j'en ai eu l'opportunité.

Tour à tour douanier, sergent puis lieutenant de police de son village, son engagement au service de la justice, et notamment contre toutes les formes d'injustice, trouva alors son paroxysme. D'une totale droiture, d'une honnêteté sans faille, c'est au prix d'un travail acharné qu'il parvint à imposer dans les débats et les échanges ses idées d'équité, de partage et du respect des lois et d'autrui.

Homme de consensus et de dialogue, sa fidélité au Roy, à l'église et à la Bourgogne reste cependant les seuls points qui ne souffrent pour lui aucune discussion. C'est donc tout naturellement qu'il s'oppose activement à la fronde contestant la légitimité de son souverain sous prétexte que celui-ci n'avait pas été oint en la cathédrale de Reims.

Son duc Jacknight de Licorne Azur, pour lequel il a le plus grand respect et un dévouement sans faille, lui fait alors l'insigne honneur de le nommer Prévôt des Maréchaux de Bourgogne.
Après avoir recruté, encouragé et motivé un certain nombre de Bourguignons soucieux de partager les mêmes valeurs que les siennes, il réussit à doter son duché d'une police très active qui était moribonde au début de son mandat. Sa plus grande satisfaction à la fin de celui-ci est de constater un embryon de résultat au vu de la multiplication des affaires policières, et non pas du fait que la criminalité augmente mais bien parce que les représentants de la loi sont mieux formés et plus présents. Il a également pour fierté d'avoir soutenu envers et contre tout certains de ses subordonnés, n'hésitant pas à prendre mes responsabilités quand l'honneur de la prévôté l'exigeait. Ma plus grande déception cependant fut de ne pas avoir pu mettre en place une réforme des douanes en bourgogne qu'il avait élaboré ; peut-être était-ce avec le recul trop compliqué à mettre en oeuvre. Son envie de trop bien faire l'aura très certainement fourvoyé sur ce sujet, mais rien ne lui enlèvera le goût des défis.

Mordieu envisage son avenir sereinement. Encore plus au service de ses idéaux et de mes convictions, il partage désormais sa vie avec la divine HildegardeLaPure ; de tous ses combats, elle est la seule adversaire à l'avoir désarmé de si prompte façon.

Au nom de la Bourgogne, nous le remercions pour son dévouement et l'anoblissons au rang de Baron.

Sachez Dame Hildegarde La Pure que malgré le refus de cette anoblissement et pour l’avoir connu en tant que Prévost de Bourgogne..

Votre défunt était, est et restera pour moi, et beaucoup de Bourguignons j’en suis susre et je l’espére…

Noble en nos coeurs et Noble de coeur.


Sous peu vous l’accompagnerez en sa dernière demeure, les terres de Sarlat en Périgord vont pouvoir regorger d’un sang pur et d’une asme, pour ma part, droite et honneste.


Toutes mes condoléances et beaucoup de courage à vous Dame Hildegarde La Pure.

Mon profond respect à vous.

MangaRofW.